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“Ma cuisine n’est pas une poubelle”

“Ma cuisine n’est pas une poubelle”

Le nouveau plan de propreté Clean.Brussels du ministre Ecolo Alain Maron va rendre Bruxelles plus sale. La logique est simple : moins de service public mais plus d'amendes. Le PTB s'inspire des exemples d'autres villes européennes et met en avant des alternatives efficaces pour une ville plus propre. Il est temps de stopper la logique qui fait reposer les coûts du tri des déchets sur les gens et laisse tous les bénéfices aux firmes privées.

Une ville propre est possible. C’est le cas dans de nombreuses villes européennes où le tri des déchets est accessible à tous. Nous pourrions nous inspirer de l'exemple d'Amsterdam qui démontre de réelles ambitions environnementales et qui aide dans le même temps les gens qui vivent dans de petits appartements. La ville dispose notamment de conteneurs souterrains à proximité où les gens peuvent déposer leurs déchets (triés) à tout moment de la journée. À Lisbonne, le camion poubelle passe trois fois par semaine. D’ailleurs, à Bruxelles aussi on récoltait les poubelles 3 fois par semaine dans les années 80 et 90.

Le nouveau plan “Clean.Brussels” prend la direction inverse : le ministre Ecolo Alain Maron veut réduire à une seule collecte par semaine des sacs blancs et oranges. “Réduire la collecte des poubelles va rendre notre ville plus propre”, ose prétendre le ministre. Il est évident que ce n’est pas le cas. Il ne faut pas réduire le nombre de collectes à Bruxelles, et au contraire garder un minimum de deux ramassages des sacs blancs et oranges par semaine. La population a besoin d’une politique qui lui permette - dans ses petites cuisines - de trier efficacement sans devoir garder 7 jours les sacs poubelle malodorants, et cela nécessite plus de ramassages. Obliger les gens à garder leur sac poubelle malodorant à l'intérieur pendant une semaine entière ne fera qu'attiser la colère et entraînera une augmentation des dépôts clandestins.

Si l'on considère les mesures de propreté prises ces dernières années, presque tout a été fait pour rendre la ville plus sale. En 2003, les sacs poubelles sont soudainement devenus payants. La collecte automatique des déchets encombrants a été supprimée. Malgré les nombreuses promesses du ministre, nous n'avons toujours pas de parcs de recyclage supplémentaires à Bruxelles où se débarrasser des déchets encombrants.

Il y a 8 ans déjà, la ministre Laanan (PS) voulait seulement une collecte par semaine : “J’invite les gens à ne pas manger du poisson quand on ne peut sortir sa poubelle que 4 jours plus tard,” avait-elle dit. La révolte était tellement grande que le plan a dû être renvoyé à la poubelle. Le plan actuel d’Alain Maron n’a, selon le journal Le Soir, “rien de différent de la version de Laanan”. A l’époque, le PTB se battait déjà pour maintenir deux passages du camion poubelle par semaine et nous avons fait reculer la ministre. Aujourd’hui encore, nous souhaitons maintenir ces deux passages hebdomadaires pour la collecte du sac blanc et du sac orange. Et comme dans le passé, nous combattrons ce mauvais plan du ministre Ecolo.

2 collectes par semaine : le strict minimum

“Si nous devons soulever encore plus de poids, alors on va certainement se casser le dos”, réagissent les éboueurs. Car si le ministre Maron diminue les passages du camion poubelle, cela veut dire qu’il faudra ramasser plus de poubelles à chaque passage. “On va finir le dos cassé et avec une tendinite”, nous disent les travailleurs. Diminuer les passages poubelle, cela veut donc dire plus de charge de travail. Répétons-le, une ville propre nécessite plus de moyens, plus de personnel. Une ville propre engendre aussi un soutien plus large chez les habitants, car eux aussi souhaitent habiter dans une ville propre et agréable.

Allons regarder les nombreuses autres villes qui adoptent une approche différente pour s’inspirer de leurs bonnes expériences. À Chelsea (Londres), les poubelles sont ramassées deux fois par semaine. À Lisbonne, elles sont collectées trois fois par semaine. Barcelone opte pour des conteneurs à déchets partout dans les quartiers. Et dans les endroits où il n'est pas possible d'installer des conteneurs, le camion poubelle passe tous les jours, y compris le week-end, y compris pour les déchets organiques. En collectant régulièrement les déchets, le tri des déchets est facilité et une large adhésion de la population est remportée. Ainsi, le succès du tri sélectif est assuré, et les amendes ou taxes supplémentaires sont évitées.

Et aujourd’hui, tant que nous n’avons pas encore des conteneurs, faisons comme à Barcelone : maintenons au minimum deux ramassages hebdomadaires pour le sac blanc et le sac orange. Car notre cuisine n’est pas une poubelle où l’on garde 4 sacs durant toute une semaine.

Conteneurs enterrés : déposez vos déchets quand cela vous arrange

Amsterdam et Lisbonne, et avec elles de nombreuses autres villes du monde, ont déjà opté pour le système des conteneurs. Avec une préférence pour les conteneurs souterrains, ou à défaut des conteneurs aériens. Et dans tous les cas à proximité de là où habitent les gens. Cela leur permet de se débarrasser de leurs déchets quand ils en ont besoin : quand ils partent au travail, quand la cuisine est trop pleine ou simplement quand les odeurs sont trop fortes. On ne doit alors plus jamais s'inquiéter de se tromper de jour, ni d'avoir un sac malodorant dans son appartement (ou dans la rue).

La ville de Lisbonne a déjà installé 1.500 conteneurs souterrains où les habitants peuvent se débarrasser de leurs déchets triés. Grâce à un système électronique, la ville a une vue parfaite sur le moment où les conteneurs sont pleins et doivent être vidés. Cela donne un aperçu plus précis et plus rapide des flux de déchets et permet de planifier plus efficacement, puisque le camion ne sort que lorsque le conteneur est plein. Cela a également permis à la ville de réaliser d'importantes économies et représente un gain pour l'environnement. Amsterdam prévoit de développer un système de conteneurs souterrains tous les 200 mètres. Par conséquent, il n'y aura plus de “mauvais jour” pour sortir sa poubelle : quel rêve ! Barcelone a un double système : en plus des conteneurs souterrains situés à proximité de chaque résident, le camion à poubelle ramasse les sacs dans la rue dans les zones où aucun conteneur n'a pu (encore) être placé et ce, quotidiennement . Aujourd'hui, les sacs poubelles occupent trop d'espace sur les trottoirs et s’y échouent durant plusieurs jours en attirant d'autres saletés. Les conteneurs enterrés rendent le trottoir à ceux à qui il est destiné : les riverains et les piétons.

Avec une benne à moins de 100 mètres, vous pouvez sortir les poubelles au moment voulu, par exemple le matin en partant travailler, sans vous soucier du "bon jour" et sans risquer d'attraper une amende. À Lisbonne, 43 % des ménages déposent déjà leurs déchets dans de tels conteneurs.

Le traitement de déchets : un grand business
Nos encombrants et autres déchets en Belgique sont souvent traités par Veolia, grande multinationale spécialisée dans la gestion de services collectifs. Son site vante un “chiffre d’affaires de 800 millions d’euros, 3,4 millions de tonnes de déchets traitées, 290 MW de capacité de production électrique et 5,5 millions de Nm3 de biogaz produits”. En d’autres termes, nos déchets représentent des millions pour les grands joueurs des déchets.

Il y a donc de l’argent pour le tri et les déchets, sauf qu’il revient aux actionnaires. Dès lors, pourquoi les citoyens doivent-ils payer pour leurs déchets ?

Et si on inversait cette logique du "tout au privé" ? Garder les services importants comme la santé, l’énergie et la propreté aux mains du public, voilà ce qui nous permettrait d'assurer un bon service sur lequel nous avons le contrôle. De plus, quel mauvais plan de jeter par les fenêtres les bénéfices que nos déchets peuvent générer ! Gardons le traitement des déchets dans nos mains, cela nous permettra d’utiliser les bénéfices (que font des firmes comme Véolia actuellement) pour mieux investir et être ambitieux dans la propreté et le tri.


Collecte mensuelle gratuite des déchets ménagers encombrants

Aujourd'hui, les déchets encombrants sont collectés uniquement sur rendez-vous. Et vous ne pouvez faire collecter gratuitement qu'une quantité limitée. Il n'est pas étonnant que les dépôts clandestins aient fortement augmenté à Bruxelles ces dernières années. La moitié des Bruxellois n'ont pas de voiture, et ne peuvent donc pas se rendre aux centres de recyclage. Même les points de collecte communaux occasionnels sont souvent trop éloignés. Les choses doivent changer radicalement. Nous demandons la collecte gratuite des déchets ménagers encombrants tous les mois, par un camion qui fait du porte-à-porte dans tout le quartier. Chaque mois, le même jour, afin que chacun puisse se débarrasser facilement de son canapé ou de son matelas usé. D’ailleurs, cela se passe déjà chaque semaine dans le quartier du Peterbos à Anderlecht. Nous devons généraliser ce qui fonctionne bien.

Il est parfaitement possible de faire de la collecte des déchets un véritable service si l'on répercute le coût réel sur les entreprises de traitement des déchets. Aujourd'hui, les déchets génèrent beaucoup de profits à tel point qu’ils constituent une matière première. Nous fournissons des détritus bien triés et bon marché à l'industrie du traitement des déchets. La gestion actuelle des déchets est chère pour les citoyens et bon marché pour les entreprises de traitement des déchets. Il est temps d'inverser cette logique.

3 clés pour une ville propre
Le ministre bruxellois Alain Maron (Ecolo) veut rendre obligatoire le sac orange et diminue les ramassages à seulement 1X par semaine. Garder 4 sacs poubelles toute la semaine dans sa cuisine : c’est juste impossible.

Le PTB demande :
- deux collectes de sac blanc et orange par semaine,
- des recyparcs mobiles
- des containers dans chaque quartier


Mettons la pression : signez notre pétition
Nous voulons 2 collectes par semaine de sacs poubelles blancs ET oranges