Le projet de taxe kilométrique du gouvernement bruxellois avait provoqué une si forte opposition que les partis au pouvoir avaient fait mine de l'abandonner. Le PTB montre que, non seulement le gouvernement de Rudi Vervoort (PS) dépensent des millions d'euro pour assurer la mise en place de cette taxe antisociale, mais qu'en plus il le fait en remettant en cause le droit fondamental à la protection des données et à la vie privée.
Smart Move est l'application que devra utiliser tout automobiliste pour calculer le nombre de kilomètres effectué et payer la fameuse taxe kilométrique. Elle est actuellement en phase test. Le PTB estime que le gouvernement bruxellois est en train de mentir aux gens. Youssef Handichi, député bruxellois du PTB: “D’une part, le Parti Socialiste déclare par la voix d’Ahmed Laaouej que le PS ne votera pas la taxe kilométrique et dans le même temps nous voyons qu’elle est mise en place dans les coulisses".
Le PTB estime également que la traçabilité de l’application Smartmove remet en cause le droit fondamental de la protection de nos données et de notre vie privée. "Toute personne qui se déplace à Bruxelles en voiture devra indiquer exactement quel trajet il effectue. Pire: si cette indication n’est pas respectée, l’automobiliste devra payer une amende. Cela signifie que l’utilisation de cette application sera obligatoire sous peine de sanction. Vivre dans une société où on est obligé de dire où on va et quand, est peu rassurant", alerte Youssef Handichi.
L’élu PTB s’inquiète également du sort des personnes en fracture numérique : "Celles-ci seront mises en grande difficulté et discriminées. Car elles se verront infliger soit des amendes à cause d’un outil numérique qu’elles ne maîtrisent pas, soit devront se procurer un pass spécifique. Avec la taxe kilométrique, posséder un permis de conduire ne suffit plus. Il faut aussi savoir utiliser quotidiennement un smartphone pour prévenir l’application qu’on va faire ses courses".
Youssef Handichi revient également sur le coût de ces mesures: "68 millions d'euros ont déjà été budgétisés pour l'installation de la nouvelle taxe kilométrique intelligente, dont 12 millions pour 2023. Mais le gouvernement reste très vague sur ce à quoi ces dépenses servent". Il s’étonne de ces incertitudes, alors que le Ministre Président Rudi Vervoort avait annoncé que le projet ne serait pas mis en place sous cette législature : "On voit que, en coulisses, ils ont continué à travailler sur la nouvelle taxe, dont on sait maintenant qu'elle arrivera bel et bien. Son introduction sera un nouveau revers pour des travailleurs qui n’ont pas d’alternative à leur voiture, qui sont déjà lourdement impactés par la crise du pouvoir d’achat qu’on vit aujourd’hui".
"Ce gouvernement a perdu tout contact avec la réalité s'il pense que c'est le bon moment pour introduire une nouvelle taxe", dénonce Youssef Handichi. Il conclut : "Le gouvernement de Rudi Vervoort a déjà reculé une première fois sur ce dossier, on va continuer à presser pour qu'ils l'abandonnent pour de bon".