Ce vendredi, des militants du PTB se sont rassemblés devant Manneken Pis, un symbole d’enfant bruxellois à qui le gouvernement doit garantir l’accès à l’eau. Afin d’interpeller le ministre Alain Maron (Ecolo), ils ont scandé : “Alain, arrête tes supplices ! L'eau est un droit pour tous les petits Manneken Pis !”. Le même jour, les députés PTB déposeront une ordonnance “en urgence” au parlement bruxellois : pour interdire les coupures d’eau et pour garantir le contrôle démocratique sur son prix.
Françoise De Smedt, cheffe de groupe du PTB au parlement bruxellois, s’explique : “Vivaqua a déjà relancé le débat sur l’augmentation des tarifs de l’eau cet été. Et le gouvernement bruxellois, par la voie de son Ministre Président PS Rudi Vervoort, a déjà annoncé aussi que des augmentations seraient "inévitables". Ces augmentations de tarifs ne sont pas envisageables pour le PTB. Trop de familles ont déjà du mal à payer leurs factures à l’heure actuelle. Le ministre en charge de la politique de l’eau, l'Ecolo Alain Maron, va devoir se positionner clairement cette fois...”
C’est pourquoi le parti de gauche dépose aujourd’hui en urgence une proposition d’ordonnance pour interdire les coupures d’eau toute l'année et pour que le gouvernement reprenne en main sa responsabilité de fixer le prix de l’eau.
Françoise De Smedt : “Nous déposons notre ordonnance en urgence car à partir du 1er janvier c’est l’organisme autonome Brugel qui reprend la compétence de fixer le prix de l’eau à la place du gouvernement. C'est ce qu'ont souhaité les autres partis. Mais nous, nous voulons que le gouvernement conserve sa responsabilité politique de fixer le prix de l'eau, pour pouvoir garder un contrôle démocratique. Ce n'est que comme cela qu’on pourra garantir que les prix soient gelés à l’avenir.”
Françoise De Smedt explique le deuxième aspect de l'ordonnance introduite par le parti de gauche : “On vient d’apprendre dans le rapport de la Fondation Baudouin que, ces 5 dernières années, le nombre de coupures d’eau a doublé pour les ménages bruxellois. Les enfants sont particulièrement touchés. Notre ordonnance prévoit d’interdire les coupures d’eau toute l’année, sachant qu’elles sont déjà interdites en hiver et en été. Pour que l’eau continue de couler dans tous les ménages, même les plus précaires.”
Françoise De Smedt conclut : “L’accès à l’eau reste un droit fondamental, quelle que soit la période de l’année, pour cuisiner, pour se laver, pour les toilettes,... Empêcher l’accès à l’eau potable dans une Région comme Bruxelles est inacceptable et contraire à la dignité humaine.”
Selon le rapport de la Fondation Baudouin, plus d’une personne sur cinq à Bruxelles est en situation de précarité hydrique, c’est-à-dire qu’elle n’a pas un accès suffisant à l’eau pour répondre à ses besoins fondamentaux, soit qu’elle risque de se faire couper l’eau faute de paiement de facture. Une facture qui a déjà augmenté de plus de 50% en un peu plus de 10 ans.