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Le gouvernement bruxellois a déjà dépensé plus de 263 millions € en frais de consultance, selon une étude du PTB

Le gouvernement bruxellois a déjà dépensé plus de 263 millions € en frais de consultance, selon une étude du PTB

Une enquête de La Libre montrait la semaine dernière que le gouvernement bruxellois a dépensé 107 millions € en consultance externe entre 2018 et 2023. "Une somme faramineuse, mais qui n’est que le sommet de l’iceberg. Nous avons eu accès à davantage d’informations qui indiquent qu’il s'agit d'au moins 263,7 millions d'euros", déclare Françoise De Smedt, cheffe du groupe PTB au parlement bruxellois. "Au moment où le gouvernement décide de couper 150 millions d'euros dans les services publics, dans le même temps ce sont des centaines de millions d’euros d’argent public qui sont gaspillés dans la consultance, cette politique doit cesser".

"Les chiffres avancés par La Libre ne sont visiblement que la partie émergée de l'iceberg. Les dépenses réelles sont encore bien plus élevées", déclare Françoise De Smedt. Le PTB a posé une série de questions parlementaires sur les dépenses de consultance du gouvernement bruxellois. Il en ressort que le gouvernement a dépensé au moins 263,7 millions d'euros pour des sociétés de consultance au cours de la législature actuelle. L’élue de gauche détaille : “Rien que pour la STIB, Elke Van den Brandt a dépensé 144 millions en frais de consultance, c’est énorme. Sven Gatz a dépensé plus de 16 millions auprès du cabinet Deloitte pour préparer la taxe kilométrique”. 

“Nous savons que Deloitte a reçu à lui seul plus de 93 millions d'euros du gouvernement bruxellois entre 2018 et 2023, mais il reste difficile de retracer le montant total", explique Françoise De Smedt qui dénonce le manque de transparence général du gouvernement bruxellois. Selon elle, les chiffres mis à la disposition du public par le gouvernement, notamment via le site openbudget.brussels, sont particulièrement incomplets : "Nous avons constaté que certains gros montants sur la page néerlandophone du site n'étaient pas affichés sur la version francophone. Dans un cas, il s'agissait tout de même de 16 millions d'euros". Et de poursuivre : "Les réponses données par les ministres à nos questions sont souvent vagues et incomplètes. Ils nous renvoient à des pages web inexistantes ou refusent tout simplement de donner tous les chiffres". 

Pour Françoise De Smedt, le gouvernement bruxellois ne respecte pas suffisamment l'article 6 de la loi sur la publicité de l’administration dans les institutions bruxelloises  : "Nous demandons de la clarté, le gouvernement doit transmettre au plus vite toutes les informations sur ces dépenses, nous voulons connaître les montants réels totaux”. “Alors que le gouvernement bruxellois va appliquer 150 millions d'euros de mesures d'austérité directes sur les services publics, il n'hésite pas à dépenser des centaines de millions d'euros en frais de consultance. Ces choix politiques aggravent la situation sociale à Bruxelles et ces coupes dans les services publics vont encore accroître la dépendance du gouvernement à l'égard des cabinets de consultance. Cela doit s’arrêter. Il y a énormément de fonctionnaires compétents dans les administrations, il faut leur faire confiance et arrêter de faire appel de manière aveugle et démesurée aux consultants privés", conclut la députée PTB.