Actualités - PTB Région de Bruxelles

Le gouvernement bruxellois a dépensé plus de 470 millions € en frais de consultance, selon une étude du PTB

Rédigé par Admin | 10 octobre 2025

En 2023, le PTB révélait déjà des dépenses en frais de consultance de plus de 263 millions depuis 2019. "Le gouvernement bruxellois, aujourd’hui en affaire courante, ne s’est pas arrêté là dans les dépenses en consultance puisqu’aujourd’hui nous arrivons à un total de 470 millions entre 2019 et 2024, mais ce montant est plus que probablement sous-estimé", déclare Françoise De Smedt, cheffe du groupe PTB au parlement bruxellois. "Au moment où les partis qui négocient des coupes d’1 milliard dans le budget bruxellois, dans le même temps ce sont des centaines de millions d’euros d’argent public qui sont gaspillés dans la consultance, cette politique doit cesser".

"Nous avons continué d’interroger tous les ministres afin d’arriver à la somme totale des dépenses en frais de consultance sur la législature passée", déclare Françoise De Smedt. Il en ressort que le gouvernement a dépensé au moins 470 millions d'euros pour des sociétés de consultance au cours de la législature passée, et ce montant est certainement supérieur et pas loin des 500 millions. L’élue de gauche détaille : “Rien que pour la STIB, Elke Van den Brandt a dépensé 190 millions en frais de consultance, c’est énorme. Sven Gatz a dépensé plus de 20,6 millions pour préparer la taxe kilométrique”. 

“Nous savons que Deloitte a reçu à lui seul plus de 72 millions d'euros du gouvernement bruxellois entre 2019 et 2024, mais il reste difficile de retracer le montant total", explique Françoise De Smedt qui dénonce le manque de transparence général du gouvernement bruxellois. Selon elle, les chiffres mis à la disposition du public par le gouvernement, notamment via le site openbudget.brussels, sont particulièrement incomplets : "Nous avons constaté que certains gros montants sur la page néerlandophone du site n'étaient pas affichés de la même manière sur la version francophone et les sommes totales ne sont pas identiques". Et de poursuivre : "Les réponses données par les ministres à nos questions sont souvent vagues et incomplètes et des chiffres différents sont donnés d’un ministre à l’autre pour les mêmes entités, ou des chiffres différents donnés par un ministre d’une année à l’autre. Ils nous renvoient aussi parfois à des sites où il est impossible de voir clairement ce qui est de la consultance ou non, ne répondant pas à nos questions". 

Pour Françoise De Smedt, le gouvernement bruxellois ne respecte pas suffisamment l'article 6 de la loi sur la publicité de l’administration dans les institutions bruxelloises  : "Nous demandons de la clarté, le gouvernement doit transmettre au plus vite toutes les informations sur ces dépenses, nous voulons connaître les montants réels totaux”. “Alors que les partis qui négocient veulent couper un milliard dans le budget, des centaines de millions d'euros sont gaspillés en frais de consultance. Ces choix politiques aggravent la situation sociale à Bruxelles et les coupes dans les services publics vont encore accroître la dépendance à l'égard des cabinets de consultance au lieu de pouvoir s’en passer. Cela doit s’arrêter. Il y a énormément de fonctionnaires compétents dans les administrations, il faut leur faire confiance, arrêter le moratoire qui empêche d’engager ces talents et arrêter de faire appel de manière aveugle et démesurée aux consultants privés", conclut la députée PTB.