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Le PTB dénonce le manque de moyens prévus pour la lutte contre les discrimination à l’embauche dans la réforme du gouvernement bruxellois

Le PTB dénonce le manque de moyens prévus pour la lutte contre les discrimination à l’embauche dans la réforme du gouvernement bruxellois

Le système actuel du “testing” contre les discriminations à l’embauche mis en place par la Région bruxelloise est inefficace : seuls deux tests sont réalisés par an. Le ministre Bernard Clerfayt (Défi) a fait voter au Parlement bruxellois son projet de réforme. Pour le député PTB Petya Obolensky, il ne résoudra pas le problème principal, le manque de moyens humains et financiers, ce qui va rendre sa réforme peu efficace. Il a défendu la vision du PTB en présentant une série d'amendements au texte du gouvernement en commission.

Pour le député PTB Petya Obolensky, la lutte contre la discrimination à l’embauche en région bruxelloise n’est pas un combat neuf : “Après des années de combat de l’associatif et du PTB, on a enfin obtenu fin 2017 un outil inédit de lutte contre les discriminations à l’emploi, le testing. En gros, l'administration bruxelloise postule auprès d'une entreprise deux fois à CV égal, une fois comme "Pierre" une fois comme "Ibrahima", et on évalue s'il y a une différence de traitement. Déjà à l’époque, on avait des réserves : il y avait trop d’obstacles à ces testings et pas assez de moyens dégagés”.

“Dans une ville aussi multiculturelle que Bruxelles en 2023, l’origine étrangère reste un frein à l’emploi, même quand on a un diplôme, poursuit Petya Obolensky. Des dizaines d'études ont montré la réalité de ce que vivent des milliers de Bruxelloises et de Bruxellois au quotidien. Et elles confirment que la crise socio-économique et l'explosion des inégalités ne font qu’augmenter ces discriminations”.

Six années après la mise en place des testings contre les discriminations à l’emploi à Bruxelles, le député dresse un bilan très critique du dispositif : “On parle de seulement 2 tests en moyenne par an, c’est ridicule et pas du tout à la hauteur de l’enjeu. Le PTB veut aller plus loin, enlever le plus possible de freins juridiques mais aussi prévoir plus de moyens pour réaliser des testings”. Le député PTB a voulu amender le texte du ministre : “On doit assurer des moyens supplémentaires, mais aussi leur donner des objectifs clairs pour éviter de stagner à 2 tests par an. Malheureusement ces amendements n’ont pas été retenus”.

Petya Obolensky estime que “le ministre Bernard Clerfayt (Défi) et la majorité bruxelloise ont bloqué le texte déposé par le PTB pour réformer le testing pendant deux ans, en utilisant toutes les techniques possibles et imaginables. Au final, ça a permis au ministre d'en recopier une partie dans son propre texte, ce qui est assez positif. De fait, on va rendre le testing plus facile à faire en allégeant la procédure, on clarifie les compétences de la Région et on protège mieux les inspecteurs qui font les tests”. Mais, à l’issue des débats, le député de gauche maintient sa principale critique, qui est que l'obstacle à la réalisation des testings demeure : “Il n'y a que trois personnes aujourd’hui pour réaliser ces tests, alors qu’elles ont besoin de renfort et d'objectifs clairs. On a d’ailleurs pu lire qu’Unia aussi s’inquiétait du trop petit nombre de testings qui risquait d’être faits”.

Enfin, Petya Obolensky doute de la volonté du ministre Bernard Clerfayt de lutter réellement contre ces discriminations : “Quand un ministre déclare que “les femmes “méditerranéennes” choisissent elle-mêmes de ne pas travailler parce que c’est dans leur culture, on peut honnêtement se demander si la discrimination à l'embauche existe pour lui. Et on peut donc douter qu'il veuille réellement y changer quoi que ce soit".