Le projet de développement sur la friche Josaphat divise le gouvernement bruxellois : le PS prévoit de céder la moitié des logements construits aux promoteurs privés alors qu’Ecolo refuse toute construction de logements. Pour le PTB, il est possible de répondre à la crise du logement et aux préoccupations environnementales, à condition que le terrain reste à 100% public. Il a donc déposé une proposition de résolution en ce sens pour garantir du logement abordable ainsi que le développement d'espaces verts accessibles au public.
Pour la députée PTB au Parlement bruxellois Leïla Lahssaini, la crise du logement est la grande oubliée des partis du gouvernement bruxellois dans le dossier de la friche Josaphat : “Est-ce que ces partis parlent parfois avec les familles qui s’entassent dans des logements trop petits ou qui ne parviennent plus à payer leur loyer ? On reçoit tous les jours des témoignages de parents qui dorment dans leur salon pour que leurs enfants aient chacun leur chambre, ou d’enfants qui tombent malades parce qu’ils vivent dans des logements de mauvaise qualité”. L’élue schaerbeekoise estime que les options pour répondre à la crise ne sont pas nombreuses : “On a besoin de beaucoup plus de logements publics. C’est le seul moyen de reprendre le contrôle sur l’explosion des loyers dans la Région, et pour ça on doit utiliser les derniers terrains encore publics pour construire du logement de qualité”. Le PTB a introduit une résolution au Parlement bruxellois en ce sens : “On veut garantir que tous les logements construits sur la friche Josaphat seront bien publics, mais aussi que les futurs habitants auront accès à des espaces verts”.
Leïla Lahssaini ne ménage pas ses critiques adressées aux partis du gouvernement bruxellois : “Le PS est prêt à céder la moitié des futurs logements aux promoteurs privés. Pour rappel, c’est le parti qui avait promis 5.000 logements sociaux en plus il y a 4 ans et n’en a même pas construit 1.000 en réalité. Quand on a un bilan aussi catastrophique, on ne peut tout simplement plus se permettre de laisser passer une telle occasion d’augmenter l’offre de logements abordables”. La députée bruxelloise critique par ailleurs ce qu’elle perçoit comme un double discours sur la question du logement chez Ecolo : “Ils disent vouloir du logement abordable pour tous, mais dans la réalité ils bloquent à tous les étages dès qu’ils peuvent. À Forest par exemple, ils sont au pouvoir depuis 2006, et laissent 200 logements sociaux vides depuis 15 ans. A Schaerbeek, Ecolo est au pouvoir depuis 20 ans avec DeFI, et c’est la commune avec le plus bas taux de logements sociaux de la Région”.