Ce mardi, l’organisme de distribution Vivaqua a demandé au régulateur Brugel d’augmenter les tarifs de l’eau. Une mesure qui pourrait être d’application dès le début de l’année 2020. Le PTB s’oppose à toute hausse du prix de l'eau à Bruxelles et réclame l’accès à l’eau comme un droit, non pas une marchandise.
« Après l’appel de Brieux De Meeus, le directeur général de la STIB, d’augmenter les tarifs des tickets du transport public, c’est Vivaqua qui veut augmenter le prix de l’eau. » s’indigne Françoise De Smedt., cheffe du groupe PTB-PVDA au parlement Bruxellois.
« Le budget des familles Bruxelloises est déjà sous pression par les prix de logement qui deviennent de plus en plus chers. Maintenant les Bruxellois risquent de devoir payer encore plus pour des services comme l’eau et les transports ? Le PTB n’acceptera pas une telle politique antisociale. Surtout que beaucoup de familles ont déjà du mal à payer leurs factures d’eau. »
En effet, en 2018, plus de 25 000 usagers ont demandé un étalement de paiements et 15 000 ménages bruxellois ont demandé à recevoir des factures mensuelles à cause des montants souvent élevés et lourds à supporter pour les bas et moyens budgets. « L’eau est un bien commun indispensable à la vie. Personne ne peut être pénalisé de son accès à l’eau en fonction de sa situation sociale. »
En 2016, le PTB s’opposait à la décision du gouvernement Bruxellois d’élargir les compétences de Brugel, le régulateur des prix de l’électricité et de gaz au secteur de l’eau. Malgré la promesse du gouvernement Vervoort II de contrôler le prix de l’eau, le parti de gauche accusait le gouvernement Bruxellois de se décharger de la responsabilité de décider sur le prix de l’eau en votant une ordonnance qui permet une augmentation du prix de l’eau en 2020 si Brugel le valide.
« Dans la nouvelle déclaration gouvernementale, le gouvernement prétend défendre le principe de l’accès à l’eau potable comme droit humain fondamental.
Mais comment faire si un régulateur comme Brugel peut décider du prix et non pas le gouvernement ? Tous les partis ont voté pour la mise en place de Bruegel ! » s’indigne Françoise De Smedt.
« La décision sur le prix de l'eau doit rester entre les mains du gouvernement.
Que Vivaqua fait la demande d’augmenter le prix de l’eau au lieu de demander des investissements publics montre la logique commerciale derrière leur réflexion. »
Selon le PTB, la logique coût-vérité, qui veut faire payer l’usager pour sa consommation, est incompatible avec la logique de considérer l’accès à l’eau comme un droit. « Il est un reconnu par l’ONU qui déclare qu’aucun individu ou groupe ne devrait se voir refuser l’accès à l’eau potable.
Nous pensons qu’il faut remplacer au maximum les coûts liés à l’assainissement, à la production, à l’acheminement d’eau potable par une fiscalité juste.
Entre-temps, le gouvernement Bruxellois peut élargir le groupe cible ayant droit au tarif social pour le gaz, l’électricité et l’eau et peut interdire les coupures d’eau dans la Région.