Métro 3 : l’ensemble des partis traditionnels s’allient pour bloquer une commission d’enquête, dénonce le PTB

Métro 3 : l’ensemble des partis traditionnels s’allient pour bloquer une commission d’enquête, dénonce le PTB

Le PTB dénonce une manœuvre soutenue par Ecolo, le MR, le PS, Défi, Les Engagés, Groen, Vooruit, l’open Vld et le CD&V pour bloquer une commission d’enquête aux pouvoirs contraignants dans le dossier du métro 3. Suite au rapport accablant de la Cour des comptes, le parti de gauche maintient que seul une commission d’enquête aurait les pouvoirs de faire toute la lumière sur le fiasco politique et financier, ainsi que sur le manque de transparence dénoncé par la Cour.

Après des années de dérives, la Cour des comptes a dressé des constats accablants. Elle pointe des manques d’études, des sous-estimations des coûts, des irrégularités dans les marchés publics, des conflits d’intérêts… « Tout cela, avant même le premier coup de pelle », rappelle Françoise De Smedt. « En 2019, le permis a été délivré dans la précipitation, deux jours avant les élections, juste pour rendre le projet irréversible. C’est l’irresponsabilité politique à l’état pur. »

Lors de son audition, la Cour des comptes a confirmé ne pas avoir pu obtenir tous les documents nécessaires à son audit sur le projet de métro 3. « Elle a dû se contenter de rappels, encore et encore, parce qu’elle n’a pas de pouvoir de contrainte. C’est précisément pour ça qu’il faut une commission d’enquête, pas une commission spéciale sans pouvoirs comme le demandent les partis traditionnels. » Une commission d’enquête peut contraindre les témoins à venir, à prêter serment et à remettre les documents. « Une commission spéciale, elle, se contente d’espérer que les gens viendront de bonne volonté, diront ce qu’ils veulent bien dire. Autant dire qu’on restera dans l’opacité. »

Pourtant, au lieu de soutenir cette demande de commission d’enquête, Ecolo, le MR, le PS, Défi, Les Engagés, Groen, Vooruit, l’open Vld et le CD&V ont déposé dans la précipitation leur propre texte pour court-circuiter la proposition du PTB. « C’est incompréhensible, vu le fiasco de ce projet. De quoi ont-ils peur ? » demande la députée de gauche. Le PTB va s’abstenir sur la création de cette commission spéciale, qu’il juge insuffisante et dénuée d’outils efficaces et rentre un amendement pour demander une commission d’enquête.

« Les Bruxellois ont le droit de savoir comment on en est arrivé à ce désastre, pourquoi les coûts explosent et qui est responsable. Chaque euro public doit servir la population, pas les multinationales du béton. » conclut Françoise De Smedt.