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Pour le PTB, le plan “Good living” du gouvernement bruxellois ouvre grand la porte à davantage de spéculation immobilière

Pour le PTB, le plan “Good living” du gouvernement bruxellois ouvre grand la porte à davantage de spéculation immobilière

Pour Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au parlement bruxellois: “Avec cette réforme, Pascal Smet prétend s’attaquer au “juridisme” qui ferait obstacle au développement d’une ville plus vivable pour tous. Mais sa réforme fait tout l’inverse. En l’absence de règles et d'objectifs clairs, Smet ouvre en fait la porte à la spéculation immobilière des gros promoteurs, qui imposeront les projets de luxe les plus susceptibles de leur rapporter un maximum de profits. Au lieu du “good living” promis, il va rendre la ville encore plus inaccessible aux ménages bruxellois”.

“Cette réforme va nous faire passer d’un système avec des normes claires et des mesures quantitatives (m2, …) à un système d’appréciation sur base d’une série de critères, explique Françoise De Smedt. Mais comment seront évalués ces critères et comment ils seront pris en compte, ce n’est pas clair. La densité du bâti par exemple sera évaluée en fonction de la mixité du quartier, des espaces ouverts disponibles, de la sauvegarde du patrimoine, etc. Mais tout cela ne veut encore rien dire sur ce qui sera décidé en fonction de cette évaluation. Or il faut répondre aux besoins des habitants, c’est à cela que doit servir un règlement de l’urbanisme. Nous plaidons par exemple pour que ce règlement impose que dans tous les projets au-delà de 20 logements il y ait une production obligatoire de 30% de logements sociaux”.

Pour l'élue de gauche, en poussant pour moins de régulation, Smet va aussi permettre au co-living de luxe de se développer plus rapidement : "Ces maisons de 15 chambres louées chacune entre 900 et 1000 euros par mois augmentent les bénéfices des propriétaires et font flamber les loyers dans notre région, car aucune mesure contraignante n’existe pour les bloquer. Il faut limiter ce type d’habitats et non leur dérouler le tapis rouge”.

Autre point d’attention pour le parti de gauche, l’aménagement de l’espace public: “Pascal Smet envisage de réduire la place de la voiture en voirie. Il est clair qu’il faut diminuer l’usage de la voiture, mais pour cela il faut tenir compte des besoins des ménages qui ne savent pas encore se passer de la voiture. Il existe déjà énormément de places de parkings hors voirie qui ne sont pas utlisées. Nous plaidons pour que les places supprimées en voirie le soient si une solution hors voirie au même tarif est trouvée pour les riverains. Cela ne figure pas clairement dans la réforme. Et encore plus étonnant, les transports en commun ne sont même pas en numéro un dans la hiérarchie des alternatives à la voiture, or c’est par eux que passera le shift modal. Avec cette réforme, ce seront à nouveau les travailleurs qui seront pénalisés dans leurs déplacements”.

“Cette réforme, ce n'est pas du “good living”, c’est rendre la ville encore plus inhabitable pour beaucoup de ménages bruxellois qui n’arrivent plus à payer leur loyer et à se déplacer facilement dans leur quotidien. On va privilégier les profits des promoteurs sur les besoins des habitants”, conclut Françoise De Smedt.