Le Parti du Travail de Belgique demande, ce vendredi, la suspension de la plate-forme bruxelloise Bruvax. En cause : malgré les corrections effectuées sur la plate-forme, qui permet la prise de rendez-vous vaccinaux, celle-ci permet toujours à votre patron, votre assureur ou votre banquier de savoir si vous êtes ou non vacciné.
“Non seulement le problème n’est pas résolu”, indique Jan Busselen, “Mais la nouvelle version de la plate-forme est encore pire. Maintenant, elle vous demande si vous avez une comorbidité. Pourquoi faire ? En tous cas, il est toujours possible de connaître votre statut vaccinal : il suffit d’indiquer un numéro national, et si la plate-forme refuse de donner un rendez-vous, c’est que la personne est vaccinée.”
Pour Jan Busselen, l’affaire n’est donc toujours pas close. “Contre toutes les évidences, le gouvernement bruxellois continue à nier le problème et à renvoyer à la responsabilité individuelle. Oui, utiliser le numéro national de quelqu’un d’autre sans son accord est illégal. Mais l’administration est responsable de sécuriser les données qu’on lui confie. La Cocom doit mettre en place des systèmes de sécurité et ne pas permettre à n’importe qui d’accéder à nos données médicales.”
Pour le député du parti de gauche, le problème ne se limite pas à la Cocom mais s’inscrit dans un débat plus large sur la protection des données : “Ici, le scandale concerne Bruvax. Mais le problème est plus large. Il y a une méconnaissance et une négligence généralisée des principes de la protection de la vie privée dans notre pays. On l’a vu avec le problème des conflits d’intérêts à l’Autorité de protection des données, que le parlement fédéral néglige de résoudre, avec les failles du dossier médical via l’application Helena, ou encore les failles de l’application Covid scan. On le voit dans ses réactions : Alain Maron sait très bien que ces données sont accessibles, mais il assume et défend sa plate-forme. Ce n’est pas un bug mais des choix politiques posés dans un contexte de violations systématiques de la vie privée des citoyens.”
La plate-forme bruxelloise Bruvax est la seule à présenter une telle faille, ses équivalents wallonne et flamande exigeant un code vaccinal unique pour prendre rendez-vous : “Encore un signe des dégâts de la dispersion des compétences dans notre pays”, soupire Jan Busselen. Quoi qu’il en soit, “Bruvax doit être suspendue immédiatement et la Cocom doit appliquer la procédure légale : notifier la fuite de données à l’Autorité de protection des données ainsi qu’aux citoyens touchés”.