Suite à l’annonce de la décision de Beliris de suspendre la construction du tronçon nord du métro 3, le PTB demande au gouvernement bruxellois et à Beliris un maximum de transparence sur la situation. Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au Parlement bruxellois, demande au gouvernement bruxellois de rendre publique la note de Beliris qui justifie sa décision Elle propose également que le gouvernement bruxellois s’inspire de Paris et de sa société publique pour la construction du Métro 3.
Beliris vient d'annoncer son souhait de suspendre le projet de métro 3, suite à un surcoût important dans les offres rendues par les entreprises de génie civil pour construire le tunnel et les stations comprises entre la gare du Nord et Bordet. L’annonce de Beliris de suspendre les travaux sur le tronçon nord entre Gare du Nord et Bordet, a eu l’effet d’une bombe supplémentaire, après les retards annoncés autour de la gare Stalingrad.
La cheffe de groupe PTB au Parlement bruxellois Françoise De Smedt demande la transparence totale : “Qu’est-ce qui justifie les montants et surcoûts des deux offres remises dans le cadre de l’appel d’offres pour la construction de ce tronçon ? Le gouvernement et Beliris doivent rendre publiques les explications des promoteurs, ainsi que les 4 options que Beliris a mis sur la table du gouvernement bruxellois dans sa note”. La députée se montre très critique de la gestion du dossier par le gouvernement : “La situation aujourd’hui est catastrophique. Il est clair qu’il y a d’une part une incompétence politique sur ce dossier, depuis le début. Les ministres n’ont pas bien pris en main le développement du Métro3. D’autre part, les décisions de laisser les clés de la ville dans les mains de consortium privés pour réaliser le métro, qui font notamment des offres de manière non transparente, qui viennent avec des surcoûts énormes, nous amène aux problèmes actuels.”
Si pour la député de gauche le projet de métro doit voir le jour, cela ne justifie pas tout : “Les Bruxellois et les navetteurs ont besoin de ce Métro 3, mais la menace d’une fin prématurée du projet ne doit pas servir à nous faire accepter tout et n’importe quoi. Ce projet ne peut se transformer en un gouffre financier qui enrichit les mutlinationales de la construction, au détriment des Bruxellois”. Françoise De Smedt développe : “Quand on voit que la seule station Toots Thielemans est évaluée à plusieurs centaines de millions d’euro, ça pose question. Il ne faut donc certainement pas signer un chèque en blanc aux promoteurs”. Elle conclut : “Le gouvernement Vervoort doit faire le maximum de transparence sur ce projet et les raisons invoquées pour justifier des surcoût aussi faramineux”.
Pour Françoise De Smedt, une partie de la solution se trouve peut-être à Paris : “Là-bas, c'est une société publique (la Société du Grand Paris) qui gère et réalise la construction de l'extension du métro, le Grand Paris Express. Ce que l’on voit c’est que 90 kilomètres de tunnel ont déjà été creusés depuis 2010 et 35 km de voies ont déjà été posés. A Bruxelles, on parle du métro 3 depuis 2010 également, on parle de construire 10,3 km de ligne et aujourd’hui on est nulle part. Les commerçants souffrent dans le quartier Stalingrad. Nous sommes pris en otage par le consortium des multinationales qui augmentent chaque fois les factures sans transparence, c’est inadmissible”. Elle conclut : “C’est la raison pour laquelle nous demandons au gouvernement bruxellois de s’inspirer de l’expertise parisienne pour que l’on puisse réaliser le métro 3 dans de bonnes conditions et à un prix raisonnable”.