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Ce n'est pas aux résidents et au personnel d'Orpea de payer la facture !

Ce n'est pas aux résidents et au personnel d'Orpea de payer la facture !

Orpea, l'opérateur commercial de maisons de repos, va fermer 10 résidences en Belgique, dont 7 à Bruxelles. Les résidents devront déménager, tout comme le personnel. Mais l'arrivée d'un éventuel nouvel investisseur crée de l'incertitude. "C'est une très mauvaise nouvelle pour les résidents et le personnel concernés, qui sont déjà sur les dents", a réagi Jan Busselen, député bruxellois du PTB. Le parti de gauche demande de garantir la continuité des soins, le maintien de l’emploi et d’en finir avec la commercialisation du secteur.

Une éventuelle restructuration des centres de soins résidentiels d'Orpea en Belgique est en suspens depuis des mois. Aujourd'hui, le verdict est tombé : sept fermetures à Bruxelles et trois en Flandre. "Pour l'instant, le personnel et les résidents seront relocalisés. Cela signifie que les personnes âgées, dans leurs dernières années de vie, seront obligées de déménager dans un autre quartier, dans un nouvel environnement avec de nouveaux visages. Une chose que l'on veut éviter car, des soins de qualité, c'est aussi assurer la continuité." répond Jan Busselen, député bruxellois du PTB.

La direction d’Orpea Belgique dit vouloir garantir l'emploi et les soins pour toutes les parties concernées, mais indique immédiatement que cette décision doit encore être validée par la direction à Paris. Elle indique également qu'un nouvel investisseur pourrait éventuellement apparaître sur la scène. “Les retours qu'on a des travailleurs, notamment des ouvriers, c'est qu'ils sont très inquiets et doutent que l’ensemble du personnel soit relocalisé”, indique Jan Busselen.

Pour le parti d'opposition de gauche, cette annonce montre une fois encore que commercialiser les soins aux personnes âgées pose problème. La logique du profit n’est pas compatible avec celle des soins. Pour Busselen, le plan d’Orpea en matière d'emplois reste flou : "Tout ce qu’on sait, c’est que les actionnaires ont encaissé pendant des années les gros bénéfices réalisés par Orpea. Maintenant que les choses vont mal, ce sont les personnes âgées et les travailleurs qui paient la facture. C'est ce qui arrive quand on laisse les soins au marché". Le fondateur d'Orpea, Jean-Claude Marian, est devenu multimillionnaire grâce à "l'or gris". Le français a introduit sa société en bourse et s'est installé en Belgique il y a quelques années pour bénéficier d'avantages fiscaux. Son patrimoine est aujourd’hui estimé à 400 millions d'euros. "Jean-Claude Marian est devenu riche et puissant grâce à l'exploitation commerciale des soins aux personnes âgées. Le profit était son leitmotiv, pas les soins de qualité. C’est ce que montre le livre 'Les Fossoyeurs' de Victor Castanet", explique Busselen.

Depuis des années, les gouvernements bruxellois successifs ont laissé faire la commercialisation du secteur. "Aujourd'hui, pas moins de 66% des maisons de repos et de soins sont détenus par de grands acteurs privés. Cette tendance doit s'arrêter et cela passe par des investissements publics. La dernière réforme du gouvernement bruxellois n'est pas à la hauteur et une réforme des normes d'encadrement est attendue depuis 30 ans", déclare Jan Busselen. “Pendant des années, Orpea a reçu de l'argent public de la Région, nous avons en quelque sorte subventionné leurs bénéfices. Aujourd'hui, ce n’est pas à Orpea de mener la danse, le gouvernement doit intervenir pour garantir le maintien de l’emploi et la continuité des soins" conclut Busselen.