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Déclaration de politique générale

Déclaration de politique générale

Ce vendredi, le ministre-président Rudi Vervoort (PS) faisait sa déclaration de politique générale. Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au parlement bruxellois est intervenue. Selon elle, “ce gouvernement qui n’a pas su gérer la crise sanitaire, n’est pas non plus à la hauteur pour résoudre la grave crise sociale annoncée. Ce n’est pas avec des sparadraps qu’on arrêtera l'hémorragie économique et sociale”.

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Monsieur le Ministre-Président,

Puisque hier vous nous avez dit que la marche serait notre premier moyen pour nous déplacer, alors je vous invite à faire une promenade avec moi dans les quartiers où vous feriez mieux d’être. Une promenade pour vous montrer toutes nos idées pour aider d'urgence les familles et les travailleurs bruxellois.
D'abord ce sont des maisons médicales qui ont reçu les moyens qu’il faut de se développer dans tous les quartiers pour faire de la médecine préventive, pouvoir appeler ou passer dans les familles, faire du suivi de contact rapproché et en confiance pour isoler ce fichu virus.
Ce sont des maisons de repos où il y a suffisamment de personnel pour prendre soin de nos grands-parents, où de l'emploi de qualité et durable a été créé.
C'est un encadrement des loyers qui les a fait baisser pour redonner de l'oxygène et du pouvoir d'achat à Jérôme, Fatima, Nathalie ou Yacine.
Ce sont des loyers commerciaux qui ont sauté pendant plusieurs mois pour Grégory qui tient un café.
Ce sont des transports en commun qui ont reçu les moyens de se développer pour nous transporter sans être bondés.
Et c'est aussi l'activation des leviers pour que les plus riches paient des impôts et financent la dette de tous ces investissements… Pour qu'on ne se retrouve pas avec une taxe kilométrique sur le dos qui va appauvrir encore les travailleurs...
Ça c'est une promenade de santé, une promenade sociale, Monsieur le Ministre-Président... Mais on ne peut pas en dire autant de la promenade de votre déclaration gouvernementale d’hier.

Santé
Vous ne l'ignorez pas, la crise sanitaire que nous subissons depuis mars en est aujourd'hui à sa deuxième vague. Et nous partons presque plus mal armés que lors de la première vague. Je ne vais pas revenir sur les foirages de la mise en place du testing, du suivi de contact. On a déjà beaucoup expliqué cela et surtout le fait que vous ne pouvez plus dire que vous ne saviez pas. C’est l’échec de votre manque d’anticipation.
Je vais plutôt citer la secrétaire générale de la Fédération des maisons médicales. Elle dit « Depuis des semaines, la première ligne tire la sonnette d'alarme : nous ne tenons plus le coup ! [...] Les hôpitaux doivent ouvrir des unités de soins intensifs alors que le personnel soignant fait défaut. »
Je vais parler du personnel de Saint Anne qui a encore organisé une action hier pour demander plus de bras. Je vais parler des hôpitaux qui appellent au secours.
Et je vais parler de la première vague qui a été particulièrement dévastatrice dans les maisons de repos. On a eu plus de 1.000 morts, plus de 1000 décès, des résidents à Bruxelles ! Et comme en témoigne une résidente dans l'émission Investigation de la RTBF, je vais la citer : "Oui, nous sommes âgés. Oui, nous sommes handicapés. Mais ce n’est pas pour ça qu’on doit nous laisser mourir… Le gouvernement n‘a pas fait son boulot, et c’est tout !"
Et vous êtes en train de laisser les choses se produire à nouveau, sans avoir tiré toutes les leçons de cette première vague.
Aujourd'hui, on apprend que 4 décès sur 10 en Belgique ont lieu de nouveau parmi les résidents des maisons de repos. En temps "normal", le personnel des maisons de repos est déjà débordé. Une aide-soignante m'expliquait l'autre jour qu'elle devait s'occuper de 19 patients en 3 heures. Cela veut dire : les laver, les nourrir et effectuer les soins. 9 minutes par personne. Une autre m'expliquait que sur son lieu de travail elles étaient 2 la nuit pour 82 résidents !
Après sept mois de crise – pendant lesquels le personnel des maisons de repos a donc vu décéder plus de 1.000 résidents, et quelquefois leurs propres collègues – ces travailleurs et ces travailleuses sont aujourd'hui encore plus vulnérables face à cette seconde vague : fatigués physiquement et psychologiquement. Comment est-ce possible qu’on en soit encore là ?
Pour pallier à la catastrophe, en juillet, nous proposions un amendement de 30 millions d'euros pour engager d'urgence dans ces maisons de repos. Vous l'avez refusé. Aujourd'hui, vous proposez 30 millions, mais pour tout le secteur non-marchand, sur 4 ans, pour revaloriser les salaires. Alors on avance, on voudrait quand même souligner ça. Mais je rappelle quand même que les syndicats demandaient 100 millions. 100 millions justement pour pouvoir engager aussi du personnel supplémentaire. On ne peut plus à l’heure actuelle laisser revivre des drames au sein des maisons de repos, il faut engager du personnel maintenant !
C'est aussi d'une première ligne de proximité dont nous avons besoin. Pour pouvoir enfin organiser le testing rapide et le suivi de contact efficace qui nous font tant défaut aujourd'hui. Pas un mot sur les maisons médicales.
C'est pourtant grâce à un maillage de première ligne dense et efficace que les habitants de l'État indien du Kerala – 3 fois et demi la population belge – n'ont à déplorer que 8 fois moins de décès que chez nous. Des milliers de travailleurs assurent là-bas information, dépistage et suivi de contact. Le décalage est frappant avec le système de testing de notre pays qui a implosé en plein vol en début de semaine, tandis que le suivi de contact peine toujours à porter ses fruits, faute de relation de confiance avec la population.
Nous notons un décalage tout aussi marquant entre vos déclarations rassurantes sur la situation des personnes sans-abris. Mardi, cinq ONG dénonçaient la réduction du nombre de lits mis à disposition des personnes précarisées avant l'été, alors que l'hiver et la seconde vague menacent. Elles appellent au retrait des barrières administratives qui empêchent l'accès aux soins de santé et de santé mentale, mais également au testing, à de nombreuses personnes vulnérables.

Logement
La crise sanitaire actuelle que nous traversons aggrave la crise du logement et accentue la hausse de la précarité. De nombreux ménages se retrouvent encore plus dans de graves difficultés financières. La demande pour l’aide alimentaire n’a jamais été aussi grande. Des gens ont faim dans une des régions les plus riches d’Europe!
L'année dernière lors de votre déclaration en octobre, vous parliez de 43 000 familles en attente d'un logement social. Hier vous avez cité le chiffre de 49 000 familles sur liste d’attente. Et vous avez précisé tout à fait justement aussi qu’il s’agit de 10% de la population à Bruxelles qui se trouvent sur liste d’attente pour avoir un logement social.
Alors vous nous avez dit : “On va dégager 425 millions supplémentaires pour le logement durant les 5 ans de cette législature”. On voit effectivement une avancée dans les budgets. Mais la question fondamentale, M. le Ministre-Président, maintenant c'est : “Qu’est-ce qu’on en fait ?”
Parce qu’hier, vous nous avez dit - et M. Chahid l’a encore répété tout à l’heure - qu’on allait faire 50% de logements sociaux sur les terrains publics. Alors, quand je vais relire, dans votre accord de gouvernement en 2019, là vous parliez de 50% de logements “à finalité sociale”. Ce qui n’est évidemment pas la même chose. La “finalité sociale” regroupe les logements modérés et moyens aussi. Alors, quand on sait par exemple que les logements moyens ont un loyer moyen qui est quasi en fait au niveau du marché privé : je ne sais pas comment les gens qui normalement devraient avoir un logement social vont s’en sortir.
Alors, là M. le Ministre-Président, il va falloir quand même être un petit peu précis dans ce que vous dites. Est-ce que vous allez vraiment faire du 50% de logements sociaux ou bien encore prévoir de l'enfumage comme vous avez fait en 2019 ? Madame Ben Hamou nous a dit : “En 2019 il y a eu 1360 logements en réception provisoire. Dans ces 1360 logements seuls 318 étaient du logement social. Alors si c’est ça qui nous attend dans les années à venir, ne venez pas dire que vous allez faire du logement social, M. le Ministre-Président.
Si vous dépensiez la totalité des 500 millions pour ne produire que du logement social on pourrait au moins monter à 2500 logements sociaux supplémentaires d'ici 2024. Sans compter le milliard qui dort toujours sur les comptes de la SLRB...
Alors vous parlez aussi de limiter les hausses injustifiées des loyers. Ce n’est pas clair comment vous allez faire. Mais en tout cas ce qui est sûr c’est que la majorité des loyers ont effectivement augmenté de manière injustifiée ces dernières années : 20% au-dessus du coût de la vie. Et comme vous l’avez dit, avec un décrochage complet par rapport à l’évolution des salaires dans notre Région. Et la seule solution, pour nous, pour résoudre ce problème-là, c’est justement un encadrement contraignant. Contraignant, pour les faire baisser. Mais ça, vous n’en parlez pas.
Et alors on ne comprend toujours pas non plus pourquoi vous ne prolongez pas le moratoire sur les expulsions jusqu'à la fin de la crise sanitaire. Ça ne vous coûterait rien pourtant, mais ça éviterait à des familles de se retrouver à la rue le temps que des solutions de relogement leur soient données.
Ce sont des mesures d'urgence, je le dis, qui ne pèsent pas sur les budgets sur les budgets de la Région, qui n’agrandissent pas la dette et qui vont pouvoir redonner du pouvoir d’achat à la population à Bruxelles.

Anti-racisme
Alors, sur le volet de la cohésion sociale et de la lutte contre les discriminations, je n’ai pas l’impression que vous saisissez les enjeux et l’urgence de la situation. Comment s’est terminé le confinement en mai-juin ? Par le plus grand mouvement antiraciste de ces dernières années, en Belgique et aussi dans le monde contre les violences policières. Il y a eu toute la mobilisation, aussi, autour des enjeux décoloniaux avec les 60 ans de l’indépendance du Congo. Et toute cette jeunesse multiculturelle qui en a marre du vieux monde et qui prend sa place dans la rue.
A ce sujet-là vous ne dites pas un seul mot. Rien sur la décolonisation, les violences policières, le harcèlement avec les sanctions administratives sur les mesures sanitaires. Pourtant, la Ligue des Droits Humains a fait un rapport détaillé qui montre l’augmentation des abus pendant le confinement. Mais, quand j’ai posé plusieurs fois la question en commission spéciale, la seule personne qui m’a finalement répondu c’est M. Philippe Close, et qui m’a dit : « Ah bein, en fait, il n’y en a pas eu des abus… Alors j’ai envie de vous poser une question M. le Ministre-Président : Est-ce que ça veut dire que la Ligue des Droits Humains affabule donc selon vous ?
Vous êtes au courant quand même que la Belgique est à la traîne parmi les pays européens en matière de lutte contre les discriminations à l’emploi depuis des années. Plus personne ne discute ce constat. A nouveau, rien, c’est vide. Sur le logement vous dites “vouloir agir”. Il est temps. Mais on est à zéro testing en 2019 sur le marché du logement et 2 sur le marché de l’emploi… Non ce n’est malheureusement pas une blague.

Mobilité
Alors, vous parlez de développer les bus et quelques nouvelles lignes de tram vont arriver. Mais quand et avec quels budgets ? Ce n’est pas clair. On parle d’une “augmentation d'ici 2022”. C’est dans la déclaration d’hier... Les transports sont bondés maintenant et on apprend dans la presse aussi que l'offre est à son maximum. Je le rappelle : 165 contaminations dans les membres du personnel de la STIB depuis septembre. C'est maintenant qu’on a besoin d’élargir l’offre de transport, qu’on a besoin d’élargir la fréquence.
On a proposé aussi de mobiliser le secteur taxi pour nous aider, le secteur taxi qui est en souffrance pendant cette crise. On pourrait le mobiliser pour qu’il transporte le personnel des soins de santé, les personnes à mobilité réduite et nos aînés à la santé fragile. On pourrait aider tout le monde : le secteur taxi qui a besoin d’un complément de revenus, les transports qui seraient en partie déchargés et nos aînés dont la santé serait mieux protégée.
C'est maintenant aussi que les chauffeurs demandent, madame Van den Brandt je vous le répète, une bâche de protection comme dans les autres réseaux de transport. Pourquoi est-ce que vous n'appliquez pas cette mesure madame la ministre ? Pourquoi vous n'augmentez pas le nettoyage ? Pourquoi vous n'écoutez pas les travailleurs ?
Pourquoi vous n'écoutez pas les milliers de gens qui sont en train de signer la pétition contre la taxe kilométrique ?
Alors vous dites Monsieur le Ministre-Président hier que cette taxe c'est fait pour faire baisser l'utilisation de la voiture. Il y a toujours quelque chose qui cloche dans ce raisonnement. Pourquoi alors prévoir des recettes budgétaires qui vont passer de 200 millions à 500 millions par an si ce n'est pas un aveu qu'il s'agit en fait de faire payer les familles pour remplir les caisses ?
Vous savez très bien que beaucoup de travailleurs n'ont pas d'autres choix que de venir travailler en voiture, parce que ça manque de transports en commun là où ils vivent. Mon camarade Francis l'a encore expliqué l'autre jour. Il a pris l'exemple d'une infirmière, travailleuse des secteurs essentiels, dont les salaires sont parmi les moins bien payés. Avec votre taxe kilométrique, elle paierait 1500 euros de plus par an. C'est comme ça que vous remerciez, madame Van den Brandt, les travailleurs de ces secteurs essentiels, en les faisant payer encore plus ? Vous ne pensez pas qu'ils ont déjà payé assez cher la crise ? Sans compter les nombreux ex-Bruxellois qui ont quitté la capitale parce que les loyers étaient trop élevés et qui maintenant en fait ont la double peine : on doit repayer pour venir travailler.
Et là madame Van den brandt, il y a quelque chose qui ne va pas. Parce que vous dégoûtez les travailleurs des questions écologiques en faisant cela alors qu'on a besoin de toutes les forces pour relever le défi du climat. Il faut commencer par donner des alternatives sociales… Mais avec vous c'est la punition d'abord !

Emploi
Alors en matière d’emploi, votre déclaration n’arrive pas à nous convaincre non plus.
Vous indiquez qu’il y aura une augmentation dépassant les 30.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles, la réponse de la déclaration n’est pas à la hauteur de ce défi. Vous restez embourbés dans le point de vue qu’il faut plus d’accompagnements et plus de formations, le tout adapté aux besoins des employeurs, ces formations qui d’ailleurs sont toujours financées par la collectivité.
Vous savez, lorsqu’il manque des emplois, la solution première c’est de créer des emplois, et non pas d’offrir des primes d’embauche comme vos nouvelles primes “Phoenix”. Vos primes stimulent le mécanisme des emplois-carrousels, petit jeu fort apprécié par certains patrons qui consiste à embaucher un chômeur pour bénéficier des primes, le licencier lorsque les primes sont arrivées à échéance et recommencer l’année suivante avec un autre chômeur : un carrousel que vous encouragez encore plus dans votre Déclaration. Vous vous obstinez, sans vous en cacher d'ailleurs, c’est dommage que M. Clerfayt n’est pas là, à mettre les chômeurs en concurrence, mais vous ne résolvez pas la crise de l'emploi sur le fond. Ce sont donc encore et toujours des conditions de travail précaire que vous offrez.

Alors, par rapport à la déclaration de 2019, il y a du nouveau en matière économique : c’est le payement de différentes primes offertes aux entreprises qui ont fermé durant le confinement. Pourtant, nous sommes très inquiets pour l’avenir des PME et des indépendants. Vous indiquez qu’il s’agit d’un soutien rapide, pourtant les témoignages issus du terrain indiquent le contraire, les délais sont encore trop longs, et comparativement à la Wallonie et à la Flandre, les aides ne sont pas suffisantes. Alors on avait demandé aussi qu’on généralise effectivement de faire sauter les loyers pour les cafés, parce qu’on sait très bien que derrière ces cafés, ce sont en fait des gros groupes immobiliers, comme Cofinimmo par exemple, qui font des millions de bénéfices : on leur demande une mesure exceptionnelle, pour un contexte exceptionnel, que les cafés ne doivent pas payer quelques mois de loyer, pour leur donner de l’oxygène.
Dans votre déclaration 2020, on ne lit aucune empathie vis-à-vis des chômeurs et des travailleurs précaires : par exemple l’année passée, vous indiquiez vouloir augmenter le revenu de formation pour les chômeurs à 4 € par heure de formation, rien dans la version 2020. Même chose pour les aide-ménagères en titre-service, vous indiquiez vouloir améliorer leurs conditions de travail, plus un mot dans la déclaration de 2020. D’ailleurs, à propos des travailleuses en titre-service, lors de la première vague, nous avions demandé un soutien spécifique de la Région pour ces travailleuses ayant un petit salaire et se retrouvant avec une allocation de chômage de 70%, des aides leurs avaient été accordées. Nous espérons, que ces travailleuses pourront bénéficier au moins des mêmes aides de la Région pour cette deuxième vague.

Conclusion
Et puis, il y a aussi la question cruciale de qui va finalement payer toutes les primes qu’on a accordées et ce fameux 1,5 milliard de dette. Vous indiquez espérer avoir des subsides de l’Union Européenne, apparemment en oubliant que l’UE est elle-même financée par la collectivité.
Vous ne proposez rien pour faire contribuer les entreprises qui ont fait beaucoup de bénéfices durant cette pandémie. On pense notamment aux grands distributeurs comme Colruyt ou Delhaize. Et votre silence par rapport à la question de “qui va payer la facture ?” nous conforte dans l’idée que vous allez la faire payer, évidemment, à la population. On le voit déjà avec la taxe kilométrique. Et vous n’avez pas la volonté, M. le Ministre-Président, de sortir de ce paradigme : aujourd’hui il y a la souffrance de l’épidémie, et demain il y aura la souffrance de l’austérité quand il faudra rembourser cette dette. Et le problème n'est que reporté à plus tard.
Alors je vais conclure ici M le Ministre-Président. Vous n'avez pas été à la hauteur de la crise sanitaire et vous ne serez pas à la hauteur de la crise sociale. On ne stoppe pas une hémorragie avec des sparadraps ni des vieilles recettes qui n’ont pas fonctionné. Ni en appauvrissant l'infirmière qui vous soigne. Ni en laissant crever les cafés et restaurants. Ni en continuant de délaisser nos aînés dans les maisons de repos.
Et je vais reprendre M. Chahid tout à l’heure. Parce que je trouve qu’on ne peut, avec tous ces constats-là, pas remercier en même temps les travailleurs et en même temps le gouvernement. Et cette fois je vais citer Peter Mertens, qui est président du PTB et qui vient d’écrire un livre qui s’appellent “Ils nous ont oubliés”, c’est son titre. Je le cite, en parlant de nos aînés : « Les plus anciens ne sont pas les derniers, mais les premiers. Ce sont les découvreurs, les pionniers, ceux qui nous ont tout appris, ceux qui nous ont précédés. Les personnes âgées ne sont pas le passé. Elles sont l'avenir. Elles représentent ce que nous allons devenir. » Alors nous devons mettre, monsieur le Ministre-Président, les moyens pour qu'elles vivent et vieillissent dans la dignité ! C'est de cette toute autre société-là dont nous avons besoin.