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Fermeture du home Sebrechts : le nouvel actionnaire suédois EQT diminue ses coûts pour encore plus de profits

Fermeture du home Sebrechts : le nouvel actionnaire suédois EQT diminue ses coûts pour encore plus de profits

Le 3 avril, la direction du groupe Armonea a annoncé la fermeture de la maison de repos Sebrechts à Molenbeek. 108 emplois sont menacés, et plus de 150 résidents doivent trouver une nouvelle maison de repos. Cela, juste après que le groupe vient d’être racheté par le fonds d’investissements suédois EQT, qui faisait encore 385 millions de bénéfices en 2020 [1]. Il s’agit d’une réorientation des investissements pour plus de rentabilité. C’est le résultat d’une politique de la santé où les intérêts du privé priment sur la qualité des soins et des conditions de travail. 

En avril 2020, nous étions nombreux et nombreuses à applaudir le personnel soignant à notre fenêtre chaque soir à 20h.  Des héros sur le front face à une pandémie menant à de nombreux décès parmi les résidents des maisons de repos. Des travailleurs qui se sont donnés corps et âmes pour soigner leurs résidents, sans protection. 

Un an plus tard, le fonds d’investissements suédois EQT, détenu par la famille la plus riche de Suède, les Wallenberg, rachète le groupe Armonea, une multinationale des maisons de repos.  Non seulement le groupe EQT fait des bénéfices faramineux, 385 millions en 2020, mais en plus parvient à augmenter ses bénéfices de 51% par rapport à 2019, dans une année de pleine crise. L’occasion parfaite pour investir dans de nouveaux secteurs. Mais peu après ce rachat, le groupe EQT décide de supprimer les investissements prévus dans l’infrastructure de la maison de repos Sebrechts à Molenbeek, et décide de la fermeture de la maison de repos. Une maison de repos “trop peu rentable” [2]. Une “rationalisation” pour assurer leurs bénéfices. 

Cette situation est le résultat d’un laisser faire des autorités publiques et d’une marchandisation croissante des maisons de repos. Surtout à Bruxelles où les deux tiers des maisons de repos sont privées et où il n’existe aucun objectif en termes de homes publics. Ce ne sont pas les bénéfices de la famille la plus riche de Suède qui devraient diriger le développement - ou la fermeture - de maisons de repos. Il est indispensable de limiter l’emprise des grandes multinationales et fonds d’investissements qui font passer leurs profits avant les conditions de travail et les conditions de vie des résidents, en développant un réseau public, de qualité et financièrement accessible de maisons de repos à Bruxelles.

Le PTB demande au gouvernement bruxellois (PS-Ecolo-Défi) :

  • D’assurer le maintien de l’emploi pour les travailleurs du home Sebrechts de Molenbeek, au sein du groupe Armonea ou au sein d’institutions publiques. Si licenciement il y a, l’entreprise devra reverser l’intégralité des aides Covid qu’elle avait reçues pour compenser les lits vides.
  • D’augmenter rapidement les normes d’encadrement, c’est-à-dire, plus de personnel par résident. Il y a urgence. Urgence pour les travailleurs en sous-effectifs qui ont pris deux vagues covid de plein fouet, qui sont exténués. Urgence pour que ces nouvelles normes d’encadrement coupent l’herbe sous le pied aux actionnaires qui veulent licencier. 
  • De développer une cellule régionale de reconversion pour accompagner les travailleurs et garantir le maintien de l’emploi.
  • De développer un réseau public, de qualité et financièrement accessible de maisons de repos à Bruxelles. A Bruxelles, seul un tiers des maisons de repos sont publiques !

Signez la pétition via ce lien.

 

[1] https://www.eqtgroup.com/globalassets/shareholder-relations/ar-2020/eqt_ar20_en_interaktiv.pdf

[2] https://www.lalibre.be/economie/entreprises-startup/preavis-de-greve-au-home-sebrechts-a-molenbeek-menace-de-fermeture-606718907b50a6051776bd61