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Irrégularités et consultance excessive chez Actiris : il faut un vrai débat de fond

Irrégularités et consultance excessive chez Actiris : il faut un vrai débat de fond

Ce mercredi, le parlement bruxellois discute d’une proposition d’audition du directeur d’Actiris et d’une résolution demandant à la Cour des Comptes de réaliser un audit d’Actiris. En cause, la révélation d’un contrat irrégulier pour une étude externe d’1 million d’euros. La Majorité PS-Ecolo-Défi a rejeté ces propositions. Pour le PTB, c’est une occasion ratée de débattre de manière transparente des problèmes de gestion d’Actiris, mais aussi du vrai problème de fond : 17 millions d’euros en consultance chez Actiris en 2020, des voitures de fonctions pour la direction accordées de manière irrégulière,... Ces pratiques sont similaires à celles d'autres organismes régionaux.

Francis Dagrin, député PTB qui siège dans la commission économie-emploi, se dit inquiet de ce qui se passe chez Actiris : “Nous ne comprenons pas que la majorité refuse une audition et un audit transparent sur les pratiques d’Actiris. Le problème d’irrégularité est inquiétant mais cela va au-delà des irrégularités de forme. Dès notre arrivée au parlement nous avions été contactés par des travailleurs. Ils souffrent beaucoup du recours excessif à la consultance. Très souvent ils sont en fait dirigés par des consultants, dont la fonction n’est pas inscrite à l’organigramme. Les tensions sont vives dans les équipes et certains travailleurs sont victimes de l’arbitraire hiérarchique. Nous avons alors gratté et découvert qu’en 2019 environ 12 millions étaient dépensés pour de la consultance dans tous les services, et que ces consultants coutaient jusqu’à 1000€ par jour. C’est énorme, cela représente 13% de la masse salariale normale. Mais cette année, on a vu le budget encore exploser : 17 millions d’euros à l’ajustement budgétaire 2020 ! Il est plus que temps de mettre un terme à ce gaspillage et de développer le service public en interne.”

Pour Francis Dagrin, Actiris flambe avec l’argent public, mais n’est pas un cas isolé : “La Cour des comptes avait relevé d’autres problèmes chez Actiris, notamment à propos de deux voitures octroyées à la direction de manière irrégulière. On sait qu’en fait 17 organismes publics régionaux ont fait usage de 105 véhicules de manière irrégulière, pour les directions dans la plupart des cas. En matière de sous-traitance et de consultance, il y a un véritable système d’externalisation qui touche l’ensemble des services du gouvernement. Nous avons déjà épinglé les 11 millions du CIRB par exemple. Pensons aussi au fonds Rebond créé afin de coacher les nouveaux chômeurs : 90% du budget servira à payer des sous-traitants (principalement de grosses boîtes d’intérim).”

Le PTB dénonce une privatisation larvée et plaide pour un développement du service public en interne. Francis Dagrin : “Ce n’est pas une vision d’avenir responsable pour le service public. Nous devrions dépenser tous ces millions pour former et recruter des travailleurs dans le secteur public, pour statutariser des fonctionnaires. Ca couterait moins cher, et ça reviendrait à la collectivité en termes d’emplois de qualité et de service public pour les gens.”