Skip to content

Orpea : pourquoi le ministre Maron ne dévoile-t-il pas les rapports d'inspection financière ?

Orpea : pourquoi le ministre Maron ne dévoile-t-il pas les rapports d'inspection financière ?

Orpea, la chaîne de maisons de retraite qui a fait la une de l'actualité ces dernières semaines, est encore une fois au centre de l’attention. Depuis sept semaines, le PTB réclame les rapports d'inspection financière qu'Iriscare a effectuée à propos des établissements d'Orpea à Bruxelles. Cependant, le gouvernement bruxellois continue de freiner. "Pourtant, les rapports d'inspection en Flandre montrent que l'argent est acheminé des maisons de repos vers la société mère en France pour échapper à une partie des impôts en Belgique. A Bruxelles, les flux d'argent au sein d'Orpea restent très vagues. Nous voulons faire la lumière et nous demandons qu'Alain Maron, responsable de la Santé, soit transparent et responsable", déclare Jan Busselen, député PTB au parlement bruxellois.

Les 26 centres de soins résidentiels de la multinationale Orpea en Flandre ont été inspectés en juin 2021. Le PTB a analysé ces rapports et est arrivé à la conclusion que la plupart des maisons de soins étaient quasiment en faillite sur papier, ce qui leur permet de payer un impôt sur les société minimal. Mais dans le même temps, il a été constaté que des sommes considérables étaient acheminées, par le biais de diverses constructions fiscales, notamment immobilières, vers des sociétés immobilières appartenant à Orpimmo, une société qui appartient à son tour à... Orpea. En résumé : Orpea minimise son impôt des sociétés et transfère ses bénéfices sous formes de loyers exorbitants parce que ceux-ci sont beaucoup moins taxés. Jan Busselen : "Orpea reçoit beaucoup de subventions et pratiquent des prix élevés pour ses résidents, puis achemine cet argent vers les poches des actionnaires en France via plusieurs mécanismes fiscaux. Tout cet argent ne sert pas à soigner les personnes âgées ni à garantir des bonnes conditions de travail pour le personnel et c'est inacceptable."

Sur la base de certains chiffres examinés par le PTB, il apparaît que cette construction financière provoque également un transfert de sommes considérables à Bruxelles vers des sociétés immobilières qui versent ces revenus sous forme de dividendes. Jan Busselen : "Selon un audit partiel des succursales bruxelloises d'Orpea, nous arrivons facilement à 4,4 millions d'euros qui sont canalisés sous forme de dividendes vers Orpimmo, un véhicule immobilier d'Orpea."

Le PTB veut mettre fin à ce genre de constructions : "Il est nécessaire de mener une enquête approfondie et d'assurer la transparence des flux financiers d'Orpea et des autres acteurs commerciaux. Les subventions utilisées à mauvais escient doivent être réclamées à la société mère française. Pour rappel, la Région bruxelloise subsidie quand même les multinationales des maisons de repos à hauteur de 80 millions environ", précise Jan Busselen. "Il est impossible qu'il y ait des tas d'argent pour les dividendes et les frais de gestion, mais pas pour des salaires plus élevés, plus de personnel ou du matériel de soins pour les résidents. Dans nos soins, le bien-être des personnes âgées doit être central, et non la recherche du profit de multinationales comme Orpea."