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Lignes nocturnes : se déplacer la nuit doit être possible dans la capitale de l’Europe

Lignes nocturnes : se déplacer la nuit doit être possible dans la capitale de l’Europe

Se déplacer à Bruxelles en transports en commun devrait être la norme pour la grande majorité des travailleurs, des visiteurs et des habitants. Le transport public est une solution collective, écologique et moins cher que la voiture. Malheureusement, ce moyen de transport est encore trop peu exploité et pas assez efficace pour un grand nombre de trajets.

Parmi les projets ambitieux proposés par le PTB : développer et élargir les lignes nocturnes tous les jours de la semaine et les week-ends, de minuit à 5 heures du matin. Concrètement, le PTB propose, dans un premier temps, d’utiliser les 11 lignes Noctis existantes et les faire circuler tous les jours de la semaine entre 00h30 et 5h du matin. Une fréquence toutes les 30 minutes en semaines et toutes les 20 minutes les week-ends. Pas réaliste ?

 

Toutes les grandes villes d’Europe occidentales disposent de lignes nocturnes

Pourtant, toutes les grandes villes européennes disposent de lignes nocturnes développées, avec minimum 20 lignes qui traversent les villes et roulant à une fréquence d’environ 30 minutes. Parmi ces villes : Madrid, Barcelone, Paris, Copenhague, Stockholm, Rome, Londres ou encore Berlin. Si autant de villes mettent à disposition ce service public, c’est parce qu’il est nécessaire, et pas que pour le plaisir des touristes.

Le numéro 1 des services nocturnes en terme de mobilité est Berlin. Ses neufs lignes du Metrotram fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. De 0h30 à 5h du matin, les trams arrivent toutes les 30 minutes. Les 18 lignes de MetroBus fonctionnent 24 heures sur 24, sept jours sur sept, avec des intervalles de 30 minutes jusque tard dans la nuit. Plus de 50 lignes de bus de nuit roulent tous les jours avec une fréquence toutes les 30 minutes.


A Madrid, les bus de nuit réalisent 27 parcours différents. Leur tarif (1,5€ le trajet simple) est le même que celui des autobus diurnes. Du dimanche au vendredi et les jours fériés, les bus de nuits partent toutes les 35 minutes environ; le samedi et veilles de fête, toutes les 15 à 20 minutes.

Même Stockholm, qui compte moins d’habitants que notre Capitale et qui est très étalée géographiquement dispose de lignes nocturnes efficaces. Elle compte 50 bus de nuit. La plupart des bus de nuit circulent du lundi au dimanche (avec une fréquence accrue les samedis, dimanches et veilles de jours fériés) entre 1h et 5h/6h environ. Certaines lignes fonctionnent toutes les 20-30 minutes.

Possible ailleurs mais pas à Bruxelles? Pourtant, notre capitale compte parmi les villes les plus riches d'Europe...

Les lignes nocturnes sont nécessaires pour notre jeunesse et la classe travailleuse

Une grande ville comme Bruxelles ne dort jamais. Elle est animée par les fêtards, particulièrement les jeunes, mais aussi par des milliers de travailleurs qui ont des horaires décalés, comme les ouvriers à la chaîne, les infirmières, les médecins, les ambulanciers, etc. Toutes ces personnes ont le droit de pouvoir se rendre à leur lieu de travail et à leur domicile, sans dépendre d’un moyen de transport individuel. Nos jeunes disposent peu de voiture, surtout à Bruxelles et c’est une bonne chose. Mais combien sont-ils à devoir rentrer à pieds par manque de moyens pour prendre un taxi ou combien sont-ils à utiliser le co-voiturage, avec potentiellement une personne en état d’ébriété? Assurer une ligne nocturne efficace et quotidienne permettrait de diminuer le risque de conduite en état d’ébriété et réduirait les déplacements en voiture. Les lignes nocturnes garantiraient aussi un contrôle sociale et rendraient les trajets plus sûrs, particulièrement pour les jeunes femmes qui doivent rentrer à pied par manque de moyens.

La réduction de l’usage de la voiture ne peut se faire qu’avec une vision ambitieuse et moderne des transports publics

La politique de mobilité à Bruxelles est un débat central pour l’activité économique, le bien-être et les enjeux environnementaux. Aujourd’hui, les partis de la majorité avancent avec une ligne punitive qui taxe les automobilistes et limitent les déplacements en voiture. Leur logique : rouler en voiture doit devenir un calvaire, tant sur le plan pratique que économique. Ce calvaire va décourager les déplacements en voiture et pousser les citoyens à prendre d’autres modes de transports. Cette logique est antisociale, méprisante et inefficace. D’autant plus qu’en parallèle, ces mêmes partis décident d’augmenter les tarifs de la STIB et de la SNCB.

Pour résoudre les problèmes de mobilité et de pollution de l’air, il faut changer de fusil d’épaule. Toute l’énergie et l’investissement doit être orienté sur le développement des transports en commun, et les lignes nocturnes est un chaînon de la chaîne. A cela doit s’ajouter l’augmentation des fréquences durant les heures creuses et les week-ends, l’augmentation des lignes vers les périphéries, le développement de site propre pour augmenter la vitesse commerciale. Utiliser les transports en commun doit devenir le moyen de transport et le plus efficace et agréable pour se déplacer dans et autour de Bruxelles. On en est loin.