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Travailleurs de Bruxelles Propreté : fiers de leur travail essentiel mais à bout...

Travailleurs de Bruxelles Propreté : fiers de leur travail essentiel mais à bout...

Depuis le début de la crise du coronavirus, les travailleurs de Bruxelles Propreté ne se sentent pas soutenus dans leur travail et beaucoup ont la peur au ventre d'aller travailler. Une situation qui a abouti à un préavis de grève déposé ce vendredi. Dans un secteur aussi essentiel que celui là, une telle action montre un sentiment de colère très profond. Retour sur la situation de ces dernières semaines avec quelques travailleurs.

"Moi je suis fier de mon travail et je sais à quel point il est essentiel, surtout maintenant", commence Boubacar, délégué syndical. “Mais là, les travailleurs en ont vraiment ras-le-bol de ce qui se passe”. Et il rajoute : "La situation devient explosive..."

Manque de matériel de protection et charge de travail supplémentaire

"On n'a pas de masques et pas de gel désinfectant, on nous en promet mais rien ne vient", se plaint Anouar, travailleur chargé de la récolte des sacs au dépôt Triomphe. "Certaines mesures ont bien été prises depuis le début du confinement mais elles sont bien insuffisantes. Par exemple on est passé de quatre travailleurs par camion à trois et on nous permet de faire seulement deux parcours au lieu de trois, avec l'idée qu'on rentrera plus tôt et qu'on évitera de croiser trop de collègues en fin de journée. Le problème c'est qu'on doit récolter autant de poids alors qu'on est moins par camion.”
Quelques seaux et du savon sont également arrivés, mais ce sont surtout des pots de gel individuels dont les travailleurs ont besoin.
Dans les dépôts, les horaires ne sont pas assez différés. Les agents arrivent encore trop au même moment, ce qui ne permet pas de respecter les règles de distanciation sociale.

Pas d'information spécifique à destination des travailleurs

Jori ajoute : "Je suis chargé de la récolte des cartons et je n'ai aucune information sur la durée de vie du virus sur les cartons. C'est quelque chose que je dois moi même chercher sur internet.”
Un collègue renchérit : "Chez nous, on prend une douche après le travail et là non plus il n’y a pas de règle ni d'information spécifique sur le risque de propagation. On doit tout deviner nous même. Tout cela génère du stress."

Un sentiment d'abandon

"Toute la direction du siège à Broqueville, ils se sont mis en télétravail. Nous on est laissés à notre sort. Mon chef m'a dit que que si j'avais peur, je n’avais qu'à me mettre en maladie. Mais en maladie, on n'a plus les primes et donc ça fait une perte de salaire importante. Notre travail manque de reconnaissance alors qu’on tient bon et que notre travail est important pour la collectivité.”

Les travailleurs interrogés expliquent que cette situation dure depuis le premier jour et crée une nervosité permanente. "Beaucoup ont la peur aux ventre de venir travailler et plusieurs sont tombés malades". Une situation qui ne peut durer et qui explique qu’un préavis de grève avait été lancé.

Le PTB soutient les travailleurs de Bruxelles propreté et interpellera le gouvernement pour que :

  • des masques, du gel désinfectant et des informations correctes soient fournis aux travailleurs,
  • des masques soient fournis aux chauffeurs et chargeurs qui sont encore à trois dans les camions, afin de diminuer les risques de contamination,
  • des horaires de travail différés soient mis en place afin d’assurer la distanciation sociale dans les dépôts,
  • une prime soit accordée aux agents qui travaillent pour un secteur essentiel.