Les problèmes de sécurité qui surviennent sur le réseau de transport en commun de la STIB s’aggravent. Agressions envers le personnel et/ou ses voyageurs, usage de stupéfiants… Pour le PTB, il est indispensable de réagir pour rassurer et redonner confiance dans les transports en commun aux usagers. C’est la raison pour laquelle le parti de gauche dépose une proposition de résolution au Parlement bruxellois avec 20 mesures à mettre en œuvre.
Les problèmes de sécurité qui surviennent sur le réseau de transport en commun de la Société des transports intercommunaux de Bruxelles (STIB) font fréquemment l’objet d’articles dans les médias et de déclarations des partis politiques. Il est régulièrement question d’agressions envers le personnel de la STIB et/ou de ses voyageurs, ainsi que de problèmes récurrents d’incivilités ou d’usage de stupéfiants. Plusieurs incidents tragiques récents ont par ailleurs conduit à des décès évitables, qu’il s’agisse de personnes ayant décidé de mettre fin à leur jour ou de personnes victimes d’accidents impliquant les infrastructures de la STIB.
L’augmentation de la précarité dans la population bruxelloise accélérée par la succession des crises (covid, inflation, guerre) et l'augmentation des flux du trafic de drogue venus du port d’Anvers sont deux facteurs qui conduisent aujourd’hui à une augmentation inquiétante de la consommation de drogue en station. Cela contribue évidemment au sentiment d’insécurité et augmente la probabilité de décès dans et autour du réseau de transports en commun.
Parallèlement, l’explosion du nombre de personnes sans-abris dans les rues de Bruxelles et le manque chronique de moyens mis à disposition pour les accueillir poussent mécaniquement beaucoup d’entre elles à se réfugier dans les stations de métro pour se protéger du froid, de la pluie et du vent, ou simplement tenter d’y dormir quelques heures. Rien qu’en 2023, plusieurs incidents impliquant des volets de stations devant lesquels des personnes sans-abris dormaient se sont produits, conduisant dans un cas à la mort de la personne concernée.
Le nombre d’agressions ou d’incidents survenus sur le réseau qui sont médiatisés ne reflète par ailleurs pas la gravité de la situation sur le réseau de la STIB. Ci-dessous une liste non exhaustive des agressions et incidents qui se sont produits sur le réseau de la STIB, depuis le début de la seule année 2023 :
Comme le montre la liste ci-dessus, les incidents ne sont pas limités à une station ou à une ligne de transport en particulier, qui seraient sources de problèmes. Les événements listés recoupent en effet l’entièreté du réseau et du territoire de la Région bruxelloise. Le nombre impressionnant d’événements est par ailleurs interpellant. Il est non seulement élevé, mais surtout en hausse depuis quelques années. En 2022, au moins 148 agents et 751 voyageurs de la STIB ont été victimes d’agression.
La gravité de la situation et sa dégradation ne sont pas sans causes politiques : elles sont le résultat de décisions politiques prises par les gouvernements bruxellois successifs. Ces 15 dernières années, la Région bruxelloise et la direction de la STIB ont fait certains choix en matière de sécurisation du réseau de transport en commun à Bruxelles :
Ces choix n'ont impacté positivement ni la prévention, ni la sécurité du personnel et des voyageurs sur le réseau de la STIB. La suppression des équipes de contrôle de nuit préventives – suppression qui a bien eu lieu contrairement aux réponses récemment données par la direction de la STIB et la Ministre de la mobilité – contribue à une aggravation de l'usage de drogues dans les stations, avec des intrusions dans les voies, des décès à déplorer et un sentiment d'insécurité pour de nombreux usagers.
Le manque de présence humaine et préventive à bord des véhicules contribue à l’augmentation de toutes les incivilités, notamment des agressions contre les conducteurs, des altercations entre usagers, des vols perpétrés par des pickpockets… Ce manque de présence sur le réseau de surface et sur les quais des stations limite la possibilité de sauver des vies lors des tentatives de suicides, augmente les risques d’agressions physiques et verbales dont sont victimes tant le personnel que les voyageurs, d’ intrusions sur les voies, de faits de harcèlement.
Les caméras et les portiques n'augmentent ni la prévention, ni la sécurité des usagers. Le sentiment d’insécurité décourage de nombreuses femmes et familles, mais aussi trop de jeunes et de personnes âgées, à utiliser les transports publics, en particulier en soirée. Par ailleurs, les compétences actuelles dont disposent les agents de sécurité de la STIB, tout comme la législation et les moyens de protection insuffisants qui leur sont accordés, les empêchent d’exercer leurs missions et les exposent à des risques accrus.
Des opérations comme celles menées dernièrement à la gare du midi ne sont pas des solutions structurelles. Ni pour s’attaquer au problème de l’insécurité, ni pour aider les personnes sans-abris. Ces opérations de communication vont juste déplacer et amplifier différentes problématiques dans d’autres gares et stations de métro. Une priorité doit être de sécuriser l’ensemble du réseau de transports publics à Bruxelles.
C'est pour répondre à cette situation que le PTB a déposé au Parlement bruxellois une proposition de résolution qui détaille vingt pistes pour renforcer la prévention et la sécurité sur le réseau de la STIB, tant au bénéfice de son personnel que de ses usagers. Il s'agit avant tout d'augmenter les moyens humains de prévention, tant sur le réseau de surface que dans le métro, afin de garantir davantage de sécurité pour le personnel mais surtout pour les millions de voyageurs et de voyageuses. C’est d’autant plus nécessaire en soirée, quand on pense à toutes les personnes qui limitent leur utilisation des transports en commun par crainte dès la nuit tombée.